Reboiser et développer l’agroforesterie dans le Bassin arachidier au Sénégal

L'arbre, un élément essentiel pour améliorer la résilience des teritoires sahéliens au Sénégal

Depuis 2010, ID vise à renforcer la résilience des populations du Bassin arachidier du Sénégal face aux dérèglements climatiques en développant une vision multidimensionnelle de la forêt.

Contexte local

La région de Fatick au Sénégal dispose d’un couvert forestier riche et varié composé de savanes arbustives et arborées, de quelques forêts classées ou encore de mangroves en zones côtières. Ce couvert forestier est mis en danger par un ensemble de facteurs relevant de la dégradation des conditions pédoclimatiques et de l’anthropisation. Pour ce qui est de la première catégorie, il est nécessaire de citer le changement climatique et ses conséquences, mais également un phénomène croissant de salinisation des sols qui s’étend sur près de 30% de la surface totale de la région[1] entrainant une désertification accrue qui, en conséquence, provoque la disparition de la faune et de la flore. Pour la seconde catégorie, la pression anthropique sur la ressource en bois, les principaux facteurs demeurent les usages de cette dernière, à la fois comme énergie de cuisson[2], comme bois de service ou de construction, mais également la déforestation à la faveur d’une agriculture extensive et de l’augmentation de l’emprise de l’urbanisation sur les espaces ruraux.

ID, en étroite collaboration avec l’ARD de Fatick et ses partenaires institutionnels et de mise en œuvre locaux dans le cadre du programme RésiSTerre, propose de répondre aux enjeux de la lutte contre le dérèglement climatique d’une façon holistique en agissant sur plusieurs leviers tels que : la réduction de la demande en bois de cuisson , la multiplication d’actions de boisement et de reboisement à des fins de restauration des écosystèmes, ainsi que la gestion participative et inclusive des espaces forestiers.

Activités clés du projet

  • Développer une filière de foyers améliorés : pour lutter contre la déforestation, ID travaille sur la réduction de l’usage du bois en proposant des cuiseurs économes (jusqu’à 30% d’économie de combustibles). Elle accompagne ainsi le développement d’une filière autonome et rémunératrice d’artisans et de commerçant·e·s.
  • Mettre en œuvre des activités de boisement et de reboisement adaptées aux territoires partenaires
  • Reboisement de forêts avec des espèces de valeur pour leur enrichissement : en collaboration avec les comités villageois de gestion des forêts, des essences endogènes en voie de disparition sont réintroduites et protégées.
  • Boisement / Reboisement des terres agricoles et pastorales en utilisant des techniques d’agroforesterie : des formations aux techniques d’agroforesterie (dont la régénération naturelle assistée) sont organisées avec nos partenaires ainsi que des opérations de plantation.
  • Boisement d’espaces urbains et de villages avec des arbres ombragers, des espèces ornementales et fruitières : les rues et avenues dans les villages et les villes intermédiaires sont boisées afin de créer des ilots de fraicheur. Des « bois-école » sont créés afin d’améliorer l’environnement scolaire, améliorer la qualité nutritionnelle des repas et sensibiliser le jeune public aux bénéfices multiples de l’arbre.
  • Reboisement des terres salées : des espèces halotolérantes sont implantées, afin de stopper l’étalement de ces espaces morts, de favoriser le retour du tapis herbacé limitant ainsi l’évapotranspiration et l’érosion du sol et favorisant le développement de la faune et microfaune locale ainsi que certaines activités génératrices de revenus.
  • Accompagner les programmes territoriaux d’aménagement participatif des forêts : l’association appuie l’ARD de Fatick dans l’élaboration et la mise en œuvre de plans de gestion et d’aménagement permettant de réunir les conditions de leur protection (surveillance, ouverture de pare-feu, mise en défens…), restauration (plantations d’enrichissement) et de leur utilisation durable.
  • Renforcer les capacités techniques et organisationnelles des acteurs·rices du reboisement : ID appuie plusieurs associations locales investies dans le reboisement ayant fait appel à elle dans plus de 40 communes.
  • Assurer le suivi des actions de reforestation : le suivi des plantations occupe une place importante dans les activités d’ID, mesurant systématiquement les taux de reprise et taux de survie des plantations à 3 ans.
  • Mener des activités de recherche scientifique pour la valorisation des écosystèmes par une stratégie forestière : la recherche sur les essences d’arbres utilisées pour le reboisement permet de mieux identifier les essences les plus adaptées à la reforestation en fonction des propriétés, des contextes et des demandes des populations. Des outils d’aide à la décision pour les décideurs sont mis à disposition afin de leur permettre de construire des stratégies adaptées aux contextes.

Bénéfices du projet

Bénéfices environnementaux

  • Augmentation de la résilience des territoires face au dérèglement climatique : une partie des activités de boisement et de reboisement vise directement la lutte contre les conséquences du dérèglement climatique, afin de réduire les ilots de chaleurs en ville, l’érosion éolienne et hydrique, la salinisation des sols permettant ainsi au couvert végétal de se développer.
  • Préservation des écosystèmes et des ressources naturelles : à travers le reboisement et l’aménagement participatif, les forêts sont restaurées et protégées grâce à la sensibilisation et l’implication des populations locales et au développement d’activités économiques alternatives et durables, assurant ainsi la pérennité de leur protection.
  • Amélioration des connaissances relatives à la lutte contre la déforestation : Les activités de recherche et la capitalisation des actions menées d’une année sur l’autre permettent de progresser dans les connaissances et d’améliorer la réponse apportée (meilleure connaissance des essences adaptées, des contextes de plantation, des facteurs de reprise et de survie…).

Bénéfices sociaux

  • Amélioration des conditions de vie : Dans le cadre de l’adaptation au changement climatique, le reboisement permet de protéger les populations de la hausse des températures grâce à la plantation d’arbres ombragers source de fraicheur ou d’arbres fruitiers et nutritionnels améliorant la qualité des repas.
  • Sensibilisation et acquisition de compétences : Les acteurs·rices locaux·ales sont sensibilisé·e·s et impliqué·e·s dans les activités de préservation et de plantation des forêts rétablissant ainsi le lien qu’ils·elles entretiennent avec la forêt. Ces acteurs·rices acquièrent des compétences et connaissances nouvelles sur le climat, et les bénéfices environnementaux de la forêt.

Bénéfices économiques

  • Diversification des sources de revenus : les activités de reboisement et l’aménagement des forêts bénéficient tout à la fois au sol, à la biodiversité et aux agriculteurs·rices, habitant·e·s, exploitant·e·s qui profitent d’une source de revenus supplémentaire grâce au bois ou à l’exploitation de produits forestiers non ligneux (apiculture, fruits, pharmacopée…).
  • Développement d’activités économiques durables : Dans les zones aménagées les activités économiques développées, comme la carbonisation, sont régulées et la création d’une filière bois durable apporte une réponse à la crise de l’offre en bois-énergie et aux pratiques illégales qui en découlent.

Partenaires locaux et institutionnels

  • L’ARD de Fatick
  • La Région Nouvelle Aquitaine et l’Entente interdépartementale Fatick- Diourbel
  • Les communes d’intervention
  • Le Service des Eaux et Forêts

Chiffres clés

  • Nombre d’arbres plantés (2010 / 2022) :  1.251.800
  • Nombre d’hectares de forêt mis en gestion : 21.700
  • Nombre d’hectares de plantations sur terres salées : 1.500
  • Nombre de tonnes de bois de feu coupés évités (estimation 2010 / 2022) :  90.000
  • Nombre de bénéficiaires :
    • 35 pépinières mobilisées,
    • 831 agriculteurs·rices
    • 250 élus et techniciens territoriaux
    • 84 acteurs·rices de la filière foyers économes
    • 1 078 entrepreneur·e·s ou membres de groupements
  • Essences plantées : Cordyla pinnata, Fedherbia albida, Moringa oleiféra, Albizzia lebbeck, Cola cordifolia, Acacia nilotica, Detarium senegalensis, Parkia biglobosa, Pterocarpus erinaceus, Tamarindus indica, Meulaleuca leucadendron, Citrus limon, , Khaya senegalensis, Casuarina equisetifolia…
  • Budget annuel : env. 230 000 €

[1] (PAPIL/CSE, 2013)

[2] Dans la Région de Fatick, près de 80% des ménages dépendent du bois et du charbon dans leur utilisation quotidienne pour la cuisson des aliments (RGPHAE, 2013).

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PORTEUR DU PROJET

Fatick Région de Fatick SN
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